lundi 17 mars 2014

Les institutionnels marocains: De l'ALM à la gouvernance d'entreprise

Les institutionnels marocains, notamment les caisses de retraite et les organismes de prévoyance sociale, s'orientent vers une plus grande implication dans la gestion de leurs participations. En effet, cette tendance s'est dévoilée suite au programme de cession de la SNI. A cette occasion, les cessions de Lesieur et Cosumar étaient dédiées à des investisseurs industriels internationaux mais aussi aux souscripteurs institutionnels marocains. Ainsi, Lesieur a était ceder à 30% et Cosumar à 27% à leurs profit.
Cette tendance est affichée par plusieurs zinzins notamment la CIMR. Lors d'un entretien accordé à "lnt", son PDG M. Cheddadi a confirmé que "la CIMR ne veut plus avoir des petites lignes, mais des lignes significatives". Ainsi, la montée dans la BCP a plus de 5% annonce le ton avec la continuation des achats sur la valeur.
Par cette stratégie, les institutionnels marocains marquent un passage de la gestion Assets/Liabilities pour équilibrer leurs excèdents actuels et dépenses futures, contre une implication dans la gouvernance. Reprenons le cas SNI, les zinzins ont pu s'offrir des sièges d'administrateurs, avec une présence dans les comités d'audit et d'orientation stratégique, plus que dans le coeur de métier des acquisitions. D'ailleurs, la composition en pacte d'actionnaires à l'image de Cosumar s'avère un exemple de cette organisation.
Ainsi, quel impact sur les sociétés cotées et la structure du marché actions en général ?. D'abord, ceci représente un  signial de valorisation fondamentale attractive du marché action. A un PER de 15x, plusieurs valeurs retrouvent un niveau correct d'entrée. En outre, l'implication accrue permetterait une meilleure gestion des entreprises.
Cependant, cette logique n'est pas sans coût. En effet, en tant qu'investisseurs stratégiques, la prise de participation induirait une baisse du flottant et donc de la liquidité du titre. L'impact de telle stratégie est ainsi coûteuse rajoutant une prime de liquidité déjà élevée sur la place.

En outre, la création de valeur à long terme serait delicate. En effet, le "g" représentant la croissance théorique à perpétuité de l'entreprise est résultante du taux de rétention des bénéfices et de la rentabilité des capitaux propres. Ainsi, les zinzins et surtout les caisses de prévoyance instaurent souvent un niveau de distribution élevé des dividendes. Si ce dernier n'est pas compensé par le rendement des capitaux, l'entreprise serait contrainte à recourir vers d'autres sources de financement vue que les revenus d'activité seront distribués aux actionnaires. 
Ainsi, un payout plus important limiterait le refinancement des entreprises et à terme aussi bien que le niveau de valorisation par des méthodes tel le DCF est sensible aux variations de la croissance à long terme.

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