Lors de l'édition du Lundi 17.06 du journal "Le Soir", nous avons exprimé notre opinion sur l'état actuel des marchés financiers -Actions & Obligations- de la région Middle East North Africa. Une analyse et critique de la structure des marchés et de leurs niveau d’intégration.
Bonne lecture.
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Le
développement des marchés financiers de la région MENA (Moyen Orient et Afrique
du Nord) demeure timide par rapport à ceux des pays émergeants ; Avec un niveau
de sophistication comparable lors des années 80, ces derniers ont su intégrer
la finance mondiale avec un niveau supérieur de volume et de liquidité. Au
final, la capitalisation totale des EM (Marchés émergeants) est dix fois
supérieure celle de la région MENA).
Sur
un autre registre, les marchés MENA s’apprêtent difficilement à une
stigmatisation à la différence d’autres répartitions géographiques (Europe
continentale, Amérique du Nord,…). En effet, la structure économique éclate la
région en des pays structurellement excédentaires (pétrodollars), tel le CCG (Conseil
de coopération du Golfe), et des pays hors-GCC avec un double déficit chronique
et un manque de ressource financière. En outre, la micro-finance dans les deux
sous-groupes renforce cette distinction avec des niveaux de capitalisations, régulation
et de culture financière différents.
Néanmoins,
des généralisations peuvent se faire, car la région MENA se trouvent confronter
à des défis communs en terme de réforme des marchés des capitaux.
Marché Actions :
L’impératif de l’intégration
Le
marché des Actions demeure le principal catalyseur d’investissement des pays
de la région MENA. En effet, les dernières statistiques montrent qu’il occupe plus de la moitié des placements sur les marchés des capitaux, devançant ceux
en poche monétaires et obligataires. De prime, la financiarisation des
économies a permis une consolidation des bonnes pratiques de la gouvernance
d’entreprise et une amélioration de la communication financière.
En
dépit de cette tendance de fonds, un fossé est observé entre les pays de la GCC
et ceux hors GCC. Effectivement, ces derniers avaient réinvesti les rentrées en
pétrodollars dans leurs marchés actions domestique, induisant un engouement des
particuliers pour ce placement. Toutefois, les pays hors-CCG souffrent d’une
difficulté de mobilisation des placements à vue, dominé par les investisseurs
institutionnels et les OPCVM alors qu’un développement durable provient des
investisseurs « physiques ».
Outre
la différence des physionomies intra-marchée, on peut difficilement prouver
l’existence d’un marché unifié vue le faible niveau d’intégration des ces
derniers. En effet, si ces les marchés MENA restent correctement corrélés en termes
de rendement et de volatilité, cette relation n’aspirent pas à celle des
marchés « émergeants ». En outre, des signaux réels d’intégration tel
la multiple cotation (Cross-listing) restent reste peu courantes.
Marché de la Dette :
Des défis structurels
En
dépit de leurs intérêt crucial comme alternatif aux crédits bancaires, les
marchés des obligations domestiques demeurent globalement sous-évolués dans la
région MENA. En effet, les gouvernements comme les entreprises demeurent
réticents pour ce mode de financement en lui consacrants respectivement 10% et
2% des ressources globales.
Pour
cause, les marchés obligataires sont pénalisés par plusieurs facteurs; (i) un
marché monétaire peu attractif vis-à-vis des dépôts à vue, (ii) un marché
primaire favorisant les longues maturités, (iii) et marché secondaire peu
liquide dû à la faible proportion des instruments à courte maturité, (iv) des
investisseurs largement local dominé par les banques et les institutions
publiques, et finalement, (v) une procédure de compensation et de règlement
nécessitant des réformes. Par conséquent, la structure de l’offre et de la
demande limite l’investissement obligataire à une stratégie passive dominée par
les banques et les institutions publiques.
Néanmoins,
les pays du GCC tirent leurs épinglent du jeu grâce à la finance alternative.
En effet, ces derniers comptabilisent un engouement relatif pour ces
instruments (Sukkuks,…), renforçant le marché de la dette domestique. En ce
sens, ces derniers marquent une hausse de leurs pondération dans les indices
internationaux tel le GBI-EM de JP Morgan ou le
GEMX de Markit’s.
En
conclusion, le marché des capitaux de la région MENA est un canard boiteux avec
des pays à financiarisation adéquate et d’autre en phase d’incubation. En
outre, ces marchés souffrent d’une faible liquidité et d’une forte présence des
agissant sur la volatilité des cours. Cependant, les perspectives de
développement sont favorables grâce à des besoins croissants en financement
(déficit budgétaires, projets d’investissement d’entreprises,…), et une quête
des agents à excédent de rendement.
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