mardi 18 juin 2013

Les marchés financiers de la région MENA: Quelles perspectives?

Lors de l'édition du Lundi 17.06 du journal "Le Soir", nous avons exprimé notre opinion sur l'état actuel des marchés financiers -Actions & Obligations- de la région Middle East North Africa. Une analyse et critique de la structure des marchés et de leurs niveau d’intégration.
Bonne lecture.
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Le développement des marchés financiers de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord) demeure timide par rapport à ceux des pays émergeants ; Avec un niveau de sophistication comparable lors des années 80, ces derniers ont su intégrer la finance mondiale avec un niveau supérieur de volume et de liquidité. Au final, la capitalisation totale des EM (Marchés émergeants) est dix fois supérieure celle de la région MENA).
Sur un autre registre, les marchés MENA s’apprêtent difficilement à une stigmatisation à la différence d’autres répartitions géographiques (Europe continentale, Amérique du Nord,…). En effet, la structure économique éclate la région en des pays structurellement excédentaires (pétrodollars), tel le CCG (Conseil de coopération du Golfe), et des pays hors-GCC avec un double déficit chronique et un manque de ressource financière. En outre, la micro-finance dans les deux sous-groupes renforce cette distinction avec des niveaux de capitalisations, régulation et de culture financière différents.
Néanmoins, des généralisations peuvent se faire, car la région MENA se trouvent confronter à des défis communs en terme de réforme des marchés des capitaux.

Marché Actions : L’impératif de l’intégration  
Le marché des Actions demeure le principal catalyseur d’investissement des pays de la région MENA. En effet, les dernières statistiques montrent qu’il occupe plus de la moitié des placements sur les marchés des capitaux, devançant ceux en poche monétaires et obligataires. De prime, la financiarisation des économies a permis une consolidation des bonnes pratiques de la gouvernance d’entreprise et une amélioration de la communication financière.
En dépit de cette tendance de fonds, un fossé est observé entre les pays de la GCC et ceux hors GCC. Effectivement, ces derniers avaient réinvesti les rentrées en pétrodollars dans leurs marchés actions domestique, induisant un engouement des particuliers pour ce placement. Toutefois, les pays hors-CCG souffrent d’une difficulté de mobilisation des placements à vue, dominé par les investisseurs institutionnels et les OPCVM alors qu’un développement durable provient des investisseurs « physiques ».
Outre la différence des physionomies intra-marchée, on peut difficilement prouver l’existence d’un marché unifié vue le faible niveau d’intégration des ces derniers. En effet, si ces les marchés MENA restent correctement corrélés en termes de rendement et de volatilité, cette relation n’aspirent pas à celle des marchés « émergeants ». En outre, des signaux réels d’intégration tel la multiple cotation (Cross-listing) restent reste peu courantes.

Marché de la Dette : Des défis structurels
En dépit de leurs intérêt crucial comme alternatif aux crédits bancaires, les marchés des obligations domestiques demeurent globalement sous-évolués dans la région MENA. En effet, les gouvernements comme les entreprises demeurent réticents pour ce mode de financement en lui consacrants respectivement 10% et 2% des ressources globales.
Pour cause, les marchés obligataires sont pénalisés par plusieurs facteurs; (i) un marché monétaire peu attractif vis-à-vis des dépôts à vue, (ii) un marché primaire favorisant les longues maturités, (iii) et marché secondaire peu liquide dû à la faible proportion des instruments à courte maturité, (iv) des investisseurs largement local dominé par les banques et les institutions publiques, et finalement, (v) une procédure de compensation et de règlement nécessitant des réformes. Par conséquent, la structure de l’offre et de la demande limite l’investissement obligataire à une stratégie passive dominée par les banques et les institutions publiques.
Néanmoins, les pays du GCC tirent leurs épinglent du jeu grâce à la finance alternative. En effet, ces derniers comptabilisent un engouement relatif pour ces instruments (Sukkuks,…), renforçant le marché de la dette domestique. En ce sens, ces derniers marquent une hausse de leurs pondération dans les indices internationaux tel le GBI-EM de JP Morgan ou le  GEMX de Markit’s.


En conclusion, le marché des capitaux de la région MENA est un canard boiteux avec des pays à financiarisation adéquate et d’autre en phase d’incubation. En outre, ces marchés souffrent d’une faible liquidité et d’une forte présence des agissant sur la volatilité des cours. Cependant, les perspectives de développement sont favorables grâce à des besoins croissants en financement (déficit budgétaires, projets d’investissement d’entreprises,…), et une quête des agents à excédent de rendement.


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