Lors de l'édition du Lundi 13.05 du journal "Le Soir", nous avons exprimé une opinion optimiste quant au placement boursier au Maroc, sous réserve d'un manque chronique de liquidité:
La bourse de Casablanca a connu un
1er trimestre 2013 difficile. En effet, le MASI a clôturé sur une
contreperformance de 2,38%, soit 13,6 milliards de
capitalisation en moins. Cependant, grâce à des perspectives macroéconomiques favorables
et des rendements boursiers attractifs, l’optimisme sur le moyen terme est
légitime.
Macroéconomie : 2013 s’annonce bonne
Au titre du 1er
trimestre, l’économie nationale a enregistré une croissance de 4,8% au lieu de
2,7% en S1-2012. Ceci été dû au redressement de la valeur ajoutée agricole (+16,4%),
en compensation du léger ralentissement de la VA non agricole (4,4% à 3,3%). A
ce rythme, le HCP prévoit une croissance annuelle de 5,8%, et donc un cadre
propice aux entreprises.
Du côté de la demande adressée à
l’économie, l’amélioration de la conjoncture des principaux partenaires
étrangers permettrait une hausse de la demande mondiale adressée au tissu
économique de 4% en terme annuel (2% en 2012). Cependant, sous l’effet de la
hausse des prix à la consommation (+4,4%), la demande interne avait ralenti,
passant de 4,8% à 2,8% en S1-2013. En termes d’investissement productif, si la
tendance globale demeure baissière (ralentissement du BTP), la hausse des importations
en biens d’équipement pointent un regain d’optimisme.
En dépit de cette dynamique conjoncturelle,
le manque de liquidité réduit l’effet des vases communicants avec le marché
boursier. En effet, avec le maintien du taux directeur à 3%, et un marché
monétaire structurellement déficitaire, notamment à cause des sorties
perpétuelles du trésor (28 milliards de DH en S1), la part consacrer au
placement boursier se voit toujours limitée. Ceci est d’autant plus vrai que la
masse monétaire a accusé une légère baisse en S1.
Marché Action: La liquidité là où elle est !
Comme nous l’avions mentionné
plus haut, l’année financière commence sur une fausse note en termes de
performance (-2,38% en S1). En outre, si les volumes des transactions sont en
hausse de 36,2% -glissement annuel-, ces derniers demeurent dopés par le
programme de désengagement de la SNI. Ainsi, le marché central Actions a marqué
une baisse des volumes de 9%. Dans ces circonstances, le groupe financier FTSE,
a tiré la sonnette d’alarme dans son « FTSE Quality Markets Crietria »
en jugeant « non-conforme » (i) l’efficience & développent du
marché Action et (ii) la liquidité pour des financements importants !
Néanmoins, le programme de
cession SNI et Vivendi nous paraissent apporteur d’une nouvelle perspective.
Ainsi, les cessions avec surcote de la Centrale Laitière et de la Cosumar, pointent
un regain d’intérêt des « smart money », attirés par le potentiel de croissance
des entreprises et les niveaux de valorisation particulièrement bas.
Entreprises cotées : Généreuses en dépit des résultats moroses
Lors de l’année 2012, le chiffre
d’affaire de la cote a connu une hausse de 3,8% pour s’établir à 234 milliards
de DH. Pourtant, cette performance commerciale n’a pas eu d’effet positif sur
la capacité bénéficiaire globale (RNPG) en baisse de 10%. Pour cause, les
comptes de résultat sont globalement encloués des résultats d’exploitation
négatifs (-1%), des éléments non courant (cas IAM) et la hausse du coût de la
dette.
Par conséquent, les dividendes
distribués ont connu une régression limitée à 0,5%. Cependant, les entreprises cotées
se sont montrées généreuses avec leurs actionnaires, au point de puiser dans
leurs réserves (CTM, CMT,..) ; ainsi le taux de distribution s’est établie
à 75,6% (+3,7% de 2011). Ainsi, si les fondamentaux des entreprises cotées sont
mitigée (résilience des bancaires et de l’agroalimentaire couplée à une perte
de vitesse des télécoms), les entreprises compensent la baisse des cours par un
pay-out élevé. Au final, le taux de rendement de la place (dividende/yield)
s’est élevé à 4,4%, une hausse de 8 points par rapport à 2011 (3,6%).
En conclusion, la reprise
économique et les rendements boursiers demeurent favorables à un élan haussier.
Cependant, avec un marché financier marocain mal huilé, l’étendu de ce dernier
serait limité au moyen terme.
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